Le traitement de la fibrillation auriculaire comporte différents volets. Le premier volet et le plus important est celui de l’anticoagulation qui permet de diminuer le risque de thrombose. Le second est celui de prendre en charge l’arythmie. Il existe des médicaments qui permettent de ralentir la fréquence ventriculaire lorsque la fibrillation est persistante et des médicaments qui visent à maintenir le coeur en rythme normal. L’efficacité des médicaments reste néanmoins inférieure à 50%.
L’intervention qui vise à supprimer la fibrillation auriculaire est souvent appelée ablation de fibrillation auriculaire. Elle est basée sur les mécanismes de démarrage de la fibrillation (extrasystoles originaires des veines pulmonaires). Le but principal est donc de réaliser une isolation électrique des veines pulmonaires afin que les extrasystoles ne puissent plus influencer l’électricité de l’oreillette et donc ne puissent plus démarrer la fibrillation auriculaire. L’intervention se fait sous anesthésie générale pendant laquelle on introduit un cathéter dans le coeur via la veine fémorale droite (au niveau de l’aine). Le cathéter positionné dans l’oreillette gauche permet de reconstruire la cavité cardiaque en 3 dimensions (grâce à un système de cartographie = GPS). On réalise ensuite une cautérisation (brûlure par radiofréquence (énergie chaude) ou par cryothérapie (énergie froide)) encerclant les veines pulmonaires avec pour but de bloquer le passage électrique à la sortie des veines pulmonaires. L’efficacité de cette intervention varie de 80 à 85%.
NB : pour la fibrillation auriculaire persistante, il est fréquent de devoir réaliser des lignes de cautérisation dans l’oreillette pour diminuer sa capacité à passer en arythmie (la maladie de l’oreillette est souvent plus importante et l’efficacité de l’intervention moindre).
Efficacité: 80-85%
Risque: AVC 1/1000 (poursuite du traitement anticoagulant pendant et après l’intervention pour diminuer ce risque), épanchement péricardique < 1%, fistule atrio-oesopagienne < 1/3000, hématome au point de ponction 1%.
Durée de procédure: 1h20 pour les fibrillations auriculaires paroxystiques et jusqu’à 3h pour les fibrillations auriculaires persistantes
Durée d’hospitalisation: trois jours et 2 nuits
Le traitement chirurgical est basé sur le même principe que le traitement interventionnel (isolation des veines pulmonaires) mais il est pratiqué par un chirurgien par un abord extérieur au coeur (thoracoscopie).
Ce type d’approche est plutôt discuté lorsque l’accès endovasculaire est contre-indiqué ou n’est pas réalisable pour raison anatomique.
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