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Flutter
auriculaire

Les flutters auriculaires sont des arythmies des oreillettes caractérisées par un rythme atrial qui tourne entre 250 et 350/minute. Ils dépendent d’un circuit constant et unique (contrairement à la fibrillation auriculaire où il existe plusieurs circuits en même temps) qui se marquera sur l’électrocardiogramme par des activités rapides de morphologie stable appelées ondes de flutter.
Ils apparaissent parfois sans cause spécifique (vieillissement naturel du coeur) mais également dans différentes pathologies cardiaques.
Le circuit le plus courant est une boucle électrique au niveau de l’oreillette droite qui tourne de manière stable dans le sens anti-horaire autour de la valve tricuspide. Ce flutter est appelé « flutter typique » en opposition aux autres boucles électriques qui apparaîtront plus fréquemment chez les patients ayant déjà subi des interventions cardiaques (ablation par radiofréquence ou chirurgie cardiaque) et où nous parlerons de flutters atypiques.
La conduction auriculo-ventriculaire sera la plupart du temps en 2/1 (deux activités dans l’oreillette pour une seule au niveau ventriculaire). La fréquence ventriculaire captée par le pouls est donc souvent entre 125 et 165/min.
Ce rythme rapide favorisera souvent une sensation de palpitations et génèrera de la fatigue et de l’essoufflement.
Il s’agit d’une arythmie bénigne dont le risque principal comme pour la fibrillation auriculaire est celui d’un événement thrombo-embolique (accident vasculaire cérébral). Les médicaments étant peu efficaces dans le traitement au long cours des flutters, ils seront privilégiés dans la phase aigue pour la remise en rythme normal (souvent associés à un choc électrique externe). Pour le maintien du rythme normal dans la durée, la prise en charge interventionnelle sera quasi toujours privilégiée.

Intervention

  • Explications

    le but sera de détruire le circuit en créant une ligne de blocage électrique entre deux structures anatomiques sur une zone de passage obligatoire du circuit. Il est donc important de bien définir la boucle électrique afin de pouvoir réaliser une cautérisation efficace par une énergie chaude (radiofréquence). Pour le « flutter typique », la ligne de blocage réalisée appelée isthme cavo-tricuspidien sera celle qui relie la valve tricuspide (valve entre oreillette et ventricule droit) à la veine cave inférieure (veine qui ramène le sang non oxygéné du bas du corps dans l’oreillette droite). Nous introduisons pour ce faire un cathéter dans le coeur en passant par la veine fémorale droite. Ce cathéter permet de reconstruire les cavités du coeur en 3 dimensions grâce à un système de navigation. Nous positionnons par ailleurs 1 autre sonde en boucle dans l’oreillette droite tout en poussant l’extrémité distale de la sonde dans le sinus coronaire (veine qui permet d’enregistrer les signaux électriques de l’oreillette gauche) qui permettra de préciser le circuit électrique du flutter (gauche ou droit, typique ou atypique). Nous pourrons donc préciser le diagnostic du flutter avant de réaliser la ligne de blocage.
    La cautérisation étant douloureuse et la nécessité de nous assurer de l’absence de caillot dans les oreillettes via une échographie trans-oesophagienne avant de remettre le coeur en rythme normal (risque de thrombose) sont deux éléments plutôt en faveur d’une approche sous anesthésie générale. Néanmoins, pour les patients revenus en rythme normal avant l’intervention (absence de caillot à priori) et ne souhaitant pas d’anesthésie générale, une prise en charge avec anesthésie locale est réalisable .

  • Efficacité

    > 95% pour les flutters typiques et > 90% pour les flutters atypiques.

  • Risque

    Hématome au point de ponction, rare épanchement péricardique (sang qui s’accumule dans le péricarde qui est une poche virtuelle entourant le coeur) et accident vasculaire cérébral surtout en cas de flutter gauche.

  • Durée de procédure

    1 à 2h selon le type de flutter

  • Durée d’hospitalisation

    3 jours, 2 nuits
Pathologie